Ancien responsable du trésor US prévient contre l’armement de l’opposition syrienne

Le rôle du Golfe dans la crise syrienne n'est plus un secret. On en parle déjà dans les coulisses politiques et médiatiques, dévoilant tous les actes qui viennent dans le cadre du grand complot ciblant le régime syrien. Un analyste du renseignement et ancien responsable du trésor américain a mis en garde contre le danger du rôle saoudien dans la crise syrienne. "Aucun pays ne sera plus dangereux que l'Arabie Saoudite", avertit-il.
Jonathan Schanzer, vice-président de la "Fondation pour la recherche et la défense des démocraties", rapporte que "Riyad envoie des armes et des équipements à l'opposition syrienne, à travers ses alliés des tribaux sunnites en Irak et au Liban, ayant l'intention d'envoyer davantage", dans un article publié dans le bimestriel américain Foreign Policy.
Schanzer lie ces informations au discours du ministre des affaires étrangères saoudien, Saoud el-Fayçal, qui a qualifié l'idée de l'armement de l'opposition "d'excellente".
Cette tendance à armer l'opposition revient à "la volonté des pays sunnites (au Golfe) d'affaiblir le régime du président el-Assad, parce qu'il est l'allié de leur ennemi chiite, l'Iran", analyse Schanzer. "Priver les Russes d'un marchepied au Moyen-Orient est un atout supplémentaire pour les Saoudiens. En fait, les deux pays partagent une longue histoire d'animosité", selon lui.
"Dans les années soixante-dix, les Saoudiens se sont servis de leurs énormes fortunes pétrolières pour porter un coup douloureux aux Russes, là où ils peuvent", selon Schanzer. "Ils ont fait la guerre contre les gouvernements et les mouvements politiques communistes, sous la forme d'aides et de dons militaires, leur coûtant plus de 7,5 milliards de dollars, en faveur de certains pays. En luttant contre le communisme, les Saoudiens ont alimenté une génération de combattants islamistes zélés, qui ont causé plus tard des problèmes partout ailleurs", analyse-t-il.
"Ces derniers étaient utiles pour le royaume, après que les Soviets ont envahi l'Afghanistan à la fin de l'année 1979". "Avec une stricte interprétation wahhabite de l'islam, avec de fonds et des armes saoudiens, ils se sont précipités en Afghanistan", ajoute l'ancien analyste du renseignement.
Schanzer a estimé que "l'armement des régimes corrompus est un acte imprudent, mais il est la dernière chance pour les Russes pour exercer leur pouvoir dans la région". "Tartous, ville du second plus grand port en Syrie, est considérée être le fondement de la coopération maritime entre Moscou et Damas. Les saoudiens savent que si la Syrie perd, Tartous perd aussi, ce qui constitue une raison supplémentaire pour armer l'opposition", estime-t-il.
Il considère que l'administration américaine est toujours prudente, mais les Saoudiens ont perdu patience. Il assure qu'ils "promeuvent sans équivoque pour l'armement de l'ASL, et ce n'est pas une menace vide. Si Riad veut armer l'opposition, elle le fera". Schanzer souligne également la probabilité que "ceux qui reçoivent les armes, dérivent facilement vers la doctrine wahhabite".
A la fin de l'article du Foreign Policy, l'auteur a prévenu l'administration d'Obama des conséquences d'une "attente plus longue. Dans ce cas, la crise humanitaire s'aggravera, et d'autres joueurs entreront en scène pour rétablir l'équilibre en Syrie", martèle-t-il.
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