Raï: Bkerké toujours fidèle à ses constantes... nous regrettons que certains voient les choses d’une façon superficielle

Le patriarche maronite Béchara Raï, sujet à une pression politique et médiatique, a refusé de revenir sur ses dernières positions nationales.
Au cours d’un entretien accordé à Bkerké dès son arrivée à un certain nombre de journalistes, M.Raï s'est dit favorable aux réformes dans tout le monde arabe, y compris la Syrie.
"Nous sommes avec les requêtes des peuples et leurs droits à la dignité et à la liberté et contre la violence et les guerres", a affirmé le patriarche maronite, exprimant son espoir de résoudre les problèmes via le dialogue avant les armes".

En ce qui concerne l’appui qu’il a apporté au régime du président Bachar el-Assad, le patriarche a affirmé que "l’Église ne défend aucun des régimes de la région. Les peuples sont libres de choisir les régimes qui leur conviennent".
Mais , il a dit redouter les graves conséquences d’un changement de régime par la violence en Syrie, jugeant utile d’accorder une chance aux réformes. Il s’est également dit hostile à l’usage de la violence, de quelque côté qu’elle vienne, de l’État ou de la partie qui réclame un changement. Et de préciser que les forces armées syriennes sont attaquées par des groupes bien entraînés, bien armés et organisés.
"Bkerké est toujours fidèle à ses constantes, mais elle n'a jamais appelé à être hostile à la Syrie", a-t-il martelé.
D'autre part, M.Raï a souligné qu’il a parlé avec les responsables d’une nation qui s’est opposée à la guerre d’Irak et à l’ingérence ouverte des États-Unis dans ce pays, rappelant que cette ingérence a ouvert la voie à la guerre civile et à l’exode des chrétiens.
En ce qui concerne l’appui apporté aux armes du Hezbollah, le patriarche a réitéré "qu'une portion de territoire libanais continue d’être occupée, que les richesses hydrauliques du Liban sont détournées vers l’intérieur israélien, qu’un demi-million de Palestiniens résident au Liban, faute d’une application de la résolution 194 de l’ONU, que les richesses pétrolières du Liban sont menacées".
"J'ai dit aux responsables français qu'il n'est pas normal que le Hezbollah soit armé et en même temps représenté au cabinet et parlement. C'est à la communauté internationale d'ôter tout prétexte invoqué par le Hezbollah, et pour l’occasion par certains groupes palestiniens, pour qu’ils continuent à conserver leurs armes", a-t-il ajouté.
 Le chef de l’Église maronite a nié avoir tissé un lien entre l'arme du Hezbollah et le droit au retour. "Le Hezbollah se dit contre l'implantation, que la communauté internationale fasse sa mission. applique les résolutions internationales et ôte les prétextes évoqués pour conserver ces armes", a-t-il dit.

Le patriarche avait regretté que "certains parmi nous voient les choses d’une façon superficielle, s’accrochent à un mot à partir duquel ils définissent toute une attitude".

Au salon d’honneur de l’aéroport Rafic Hariri, il a dit que "nous devons voir les choses en profondeur et non pas de manière superficielle. Il ne faut pas que nous soyons opportunistes et non objectifs".