Wikileaks: Murr a accusé la Syrie d’avoir tenté de l’assassiner pour se protéger du dossier de la Banque d’Al Madina

"L'ancien ambassadeur américain au Liban, Jeffrey Feltman a affirmé que l'ancien ministre Elias Murr a accusé la Syrie d'avoir tenté de l'assassiner afin de se protéger du dossier de la Banque d'Al Madina", selon un document de Wikileaks publié par le quotidien AlAKHBAR.

Le câble numéro 05BEIRUT3155 datant de 28 septembre 2005 et envoyé par Feltman signale que lors d'une interview sur la Chaîne LBC avec le ministre de Télécoms de l'époque, Marwan Hamadé, Murr a confirmé lors d'un coup de fil depuis Zurich ce que Hamadé avait déclaré  " Murr connait l'identité de la personne responsable de l'attentat qui l'a visé le 12 juillet". 

Murr a expliqué que ses problèmes avec le patron du renseignement syrien au Liban, Rostom Ghazaleh, se sont aggravés suite à la campagne des arrestations menée en septembre 2004 contre des suspects ayant tenté de placer une bombe à l'ambassade italienne à Beyrouth. ( Fletman a écrit une note affirmant que Murr n'a pas nommé directement Ghazaleh, ses propos montrent clairement qu'il parlait de lui).

Selon Murr, Ghazaleh a contacté le chef de la police, Said Eid, lui ordonnant d'appeler Murr pour le blâmer. Réagissant au coup de fil, ce dernier est entré directemnt en contact avec Ghazaleh et s'est opposé à la désignation de Eid pour le critiquer.
Après ce contact, Murr a indiqué qu'il a reçu des menaces de mort et a quitté le Liban pour des raisons de sécurité. Selon Murr, l'attentat manqué contre May Chidiak était l'évènement pricipal qui l'a incité à faire une telle déclaration. "Maintenant, nous sommes tous égaux", a conclu Murr.  

Le Lendemain, Feltman a contacté Murr qui s'est dit soulagé vu qu'il s'est débarrasé d'un lourd fardeau. 

Il a plaisanté en disant qu'il allait vivre toujoures à Zurich pour avoir irrité les Syriens d'une part et et pour être protégé d'autre part.
Feltman affirme dans ce télégramme que la déclaration de Murr sur la Syrie était prétendue. Murr avait  toujours dit secrètement que la Syrie le menace et excerce une pression sur lui.
"Murr a choisi le bon timing. S'exprimer lors d'un programme célèbre présenté sur une chaîne relevant de May Chidiak et au cours d'une interview avec Marwan Hamadé a fourni un élan supplémentaire à sa déclaration.

De plus, les menaces syriennes adressées à Hariri avant sa mort sont considérées une partie de la croyance", ajoute Feltman.
"Le timing choisi par Murr pour faire sa déclaration était pour son intérêt. Dans les enquêtes du président de la commission de l'enquête internationale, le nom de Murr a été cité comme cible potentielle pour en arracher le secret bancaire. Malgré que Murr n'a auciun lien dans l'affaire de l'assassinat de Hariri, il est connu qu'il est impliqué dans la corruption financière avec les 4 officiers libanais emprisonnés", a-t-il poursuivi.

" Si le gouvernement libanais a décidé d'enquêter sur l'affaire de corruption engendrant l'effondrement de la Banque d'Al Madina ayant une mauvaise réputation, l'implication de Murr dans certaines affaires immobilières mystérieuses sera dévoilée. Murr croit que la sympathie qui lui sera accordée en tant que victime de l'attaque syrienne lui aidera à sauver sa réputation dans le cas où les secrets de la Banque d'Al Madina seront révélés".