Egypte: Sissi défend ses achats d’armes et son bilan pour les droits de l’Homme
Deux ans après son élection à la tête de l'Egypte, le président Abdel Fattah al-Sissi a justifié vendredi soir son ambitieuse politique d'armement en évoquant les conflits qui sévissent au Moyen-Orient, tout en défendant son bilan en matière de droits de l'Homme régulièrement critiqué.

Le Caire, qui possède l'armée la plus nombreuse et parmi les mieux équipées de la région, a renforcé ces derniers mois son arsenal militaire, achetant notamment à la France 24 avions de combat Rafale, une frégate multimissions de type FREMM et des missiles pour un montant total estimé à 5,2 milliards d'euros, ainsi que deux navires Mistral (environ 950 millions d'euros).
«Aujourd'hui, on pourrait me dire le développement de ton armement, alors qu'on est dans une situation (économique) difficile, pourquoi tu fais ça?», a lancé M. Sissi, l'ex-chef de l'armée élu en mai 2014.
«C'est pour avoir la force, l'Etat doit être capable de se défendre, d'assurer la sécurité, au vu de la situation dans la région, la situation très difficile», a-t-il ajouté, lors d'un entretien de près de deux heures, retransmis sur toutes les télévisions égyptiennes, pour «faire le bilan» de ses deux années au pouvoir.
M. Sissi met régulièrement en garde contre «le terrorisme» qui menace le Moyen-Orient, dénonçant notamment la montée en puissance du groupe terroriste «Daech», qui multiplie les exactions en Irak et en Syrie, et est également très actif en Libye ainsi que dans la péninsule du Sinaï égyptien.
Le président s'est attardé sur son bilan dans le domaine des droits de l'Homme, alors que les organisations internationales de défense des droits fondamentaux l'accusent régulièrement d'avoir instauré un régime qui réprime toute opposition.
«Ma priorité c'est de faire vivre les gens, les 90 millions d'Egyptiens. Et je ne les empêche pas d'exprimer leur opinion, je ne pourrais pas faire ça», a assuré le maréchal à la retraite, très populaire au sein de la population qui voit en lui l'homme fort capable de relancer une économie à genoux.
«Tu veux faire une manifestation, c'est ton droit, mais suit les procédures légales», a affirmé M. Sissi. «90% de ceux qui sont en prison, c'est pour des affaires criminelles», a-t-il ajouté, promettant d'étudier le cas des 10% restant, alors que par le passé plusieurs militants ont été graciés.
Source : AFP et rédaction