L’Allemagne assure ne pas vouloir limiter les conditions d’asile des réfugiés syriens

Le gouvernement allemand a assuré vendredi qu'il n'y avait pas de modifications des conditions d'asile des réfugiés syriens, au moment où la France accueille les premiers demandeurs d'asile dans le cadre du plan de répartition européen.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a indiqué qu'«une modification» des décisions prises par l'Office des migrations et des réfugiés (BAMF), qui statue sur les demandes d'asile notamment des Syriens, n'avait «pas encore eu lieu».
L'Allemagne «s'en tient à la pratique actuellement en vigueur » qui permet généralement aux Syriens d'obtenir un permis de séjour de trois ans, a-t-il insisté dans deux tweets.
Il réagissait à des propos du ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, qui avait expliqué un peu plus tôt à la radio que l'Allemagne n'allait plus permettre le rapprochement familial pour les Syriens et allait limiter leur droit de séjour.
«Dans de telles situations, d'autres États n'assurent qu'un séjour d'une durée limitée», avait souligné le ministre sur la radio publique Deutschlandradio.
«Et c'est ce que nous allons aussi faire à l'avenir avec les Syriens, nous allons leur dire: vous bénéficiez d'une protection, mais celle qu'on appelle "la protection subsidiaire'', c'est-à-dire limitée dans le temps et sans regroupement familial», avait-il ajouté.
Le ministre conservateur, proche d'Angela Merkel, n'avait pas spécifié quand cette décision entrerait en vigueur mais selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), à paraître samedi, elle devait devenir la règle «à partir de maintenant» avec pour objectif de rendre les conditions d'asile en Allemagne moins attractives.
«Bienvenue en France»
Par ailleurs, dix-neuf demandeurs d'asile érythréens provenant de «hotspots» en Italie étaient attendus vendredi dans l'ouest de la France, dans le cadre de la première opération de «relocalisation» prévue par un accord européen fin septembre, a indiqué le ministère français de l'Intérieur.
La France «a proposé à l'Italie et à la Grèce de prendre en charge 200 personnes en novembre, 300 en décembre et 400 en janvier», dans le cadre de ce programme prévoyant que 30 000 personnes soient accueillies sur le territoire en deux ans, a ajouté le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans un communiqué.
Dans le cadre d'«une première action expérimentale», 19 d'entre eux seront accueillis en région Pays de la Loire, a précisé le ministère.
Leur souhaitant «la bienvenue en France», M. Cazeneuve a assuré «que leurs demandes d'asile seront examinées avec une particulière célérité».
Enfin, des ONG se sont inquiétées d'une hausse des placements «abusifs» en centres de rétention administrative (CRA) de migrants venant de Calais, une mesure justifiée par les autorités par le besoin de désengorger le bidonville de cette ville portuaire où se pressent près de 6 000 candidats au voyage clandestin vers le Royaume-Uni.
«La hausse très importante de la pression migratoire enregistrée à Calais depuis un mois environ a nécessité une adaptation à la hausse de notre dispositif d'éloignement, en ciblant plus spécifiquement les personnes en situation d'intrusion sur le tunnel (sous la Manche) ou le port», a affirmé la préfecture du Pas-de-Calais.
Source: agences et rédaction
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