Crise des migrants: «Visage amical» de l’Allemagne, mesures «extrêmement fermes» en France

Le FMI doit venir en aide aux pays du Moyen-Orient frappés par la crise des migrants en leur accordant des prêts à faible taux d'intérêt, a estimé un groupe de pays de la région dont la Jordanie ou le Liban.
«Plusieurs de nos pays font face à des demandes croissantes qui pèsent sur leurs ressources intérieures en raison de l'afflux de réfugiés et des déplacements de population», indiquent-ils dans une intervention commune publiée mercredi et destinée à l'assemblée générale du FMI.
Ce groupe, qui inclut également l'Irak et la Libye, «appelle le Fonds à fournir des financements aux pays frappés sur des bases concessionnelles (avec des taux d'intérêt proches de zéro, ndlr) pour atténuer ces coûts», indique le document publié sur le site du FMI. Selon eux, une telle décision permettait par ailleurs «d'encourager un soutien plus rapide et plus approprié de la communauté internationale».
Pour freiner l'afflux de migrants vers l'Europe, l'Union européenne veut aider financièrement des pays voisins de la Syrie (Liban, Jordanie et Turquie), parfois submergés, à mieux accueillir les réfugiés.
Mardi, le chef économiste du Fonds Maurice Obstfeld avait estimé que les pays de la région faisaient face à une «pression immense» et que le FMI avait tenté de les aider en «allégeant les objectifs budgétaires» qui leur étaient assignés.
L'Union européenne fait face à la pire crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale. Depuis le début de l'année 2015, près de 500.000 migrants sont déjà arrivés sur son territoire. Leur flux ne cesse de croître de jour en jour.
La «tâche la plus difficile»
Dans ce contexte, la chancelière allemande a estimé mercredi soir que l'accueil des demandeurs d'asile qui affluent en Allemagne est «la tâche la plus difficile» du pays «depuis la Réunification».
En baisse dans les sondages et critiquée au sein de son propre parti pour sa politique d'accueil, Angela Merkel n'entend pourtant pas «participer à un concours pour savoir qui se montre le plus désagréable avec les réfugiés», a-t-elle ajouté lors d'un talk-show sur la chaîne publique ARD, se disant «fière» du «visage amical» affiché par son pays.
L'Allemagne attend 800.000 à un million de demandeurs d'asile cette année, soit quatre à cinq fois plus que l'an dernier.
La dirigeante allemande a de nouveau exclu toute fermeture des frontières.
Mercredi encore, une trentaine d'élus de son parti, la CDU, ont adressé une lettre à Mme Merkel, publiée par le site internet du magazine Focus, pour lui reprocher sa «politique des frontières ouvertes».
Prochaines mesures contre les réfugiés en France
Par ailleurs, le gouvernement français va mettre en œuvre des «mesures extrêmement fermes» contre les réfugiés «dont le comportement n'est pas conforme» aux principes de la France.
«Ma responsabilité d'accueillir dignement les étrangers sur notre territoire a pour contrepartie une exigence de fermeté à l'égard de ceux que nous avons accueillis et qui bafouent nos règles, surtout dans le contexte de menace actuel», a expliqué jeudi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve qui s'exprimait devant le Sénat, à l'occasion de l'examen en première lecture d'un projet de loi sur le droit des étrangers.
M. Cazeneuve défendait un amendement du gouvernement, qui a été adopté, rétablissant la possibilité de procéder au retrait d'une carte de séjour temporaire ou d'une carte de séjour pluriannuelle lorsqu'un étranger a commis certaines infractions.
«Face à des risques avérés de troubles à l'ordre public, l'administration doit conserver le pouvoir de retirer des titres qu'elle a octroyés», a-t-il plaidé, citant notamment: «trafics de stupéfiants, traite des êtres humains, proxénétisme de mineurs, réduction en esclavage...»
Dans son examen du projet de loi, le Sénat a par ailleurs subordonné la délivrance d'un visa de long séjour à la preuve préalable d'une connaissance suffisante de la langue française, à l'adhésion aux valeurs essentielles de la société française et à sa capacité à exercer une activité professionnelle ou à assurer son autonomie financière.
Il a aussi exigé des étrangers ayant conclu un contrat d'intégration républicaine qu'ils participent au financement des formations civiques et linguistiques dont ils bénéficient.
Le texte doit être examiné jusqu'à vendredi et il fera l'objet d'un vote solennel le 13 octobre.
Source: agences et rédaction
Comments

