Afghanistan : Au moins 9 morts dans l’attaque contre l’hôpital de MSF

L'hôpital de Médecins sans Frontières à Kunduz, en Afghanistan, a continué à être bombardé «pendant plus de 30 minutes» après que l'ONG a averti les armées américaine et afghane que son établissement avait été touché par une première frappe dans la nuit, a assuré MSF samedi.
MSF exige «que toute la lumière soit faite rapidement» sur cette attaque dans laquelle au moins neuf de ses employés ont été tués et 37 personnes gravement blessées.
Plus de 30 membres du personnel sont également portés disparus à la suite de cette frappe, a précisé MSF samedi.
Au moment du bombardement, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans le centre de soins.
Selon l'Otan, une frappe américaine a été menée pendant la nuit contre des «personnes qui menaçaient les forces de la coalition» et elle «pourrait avoir engendré des dommages collatéraux dans un centre médical qui se trouvait à proximité».
Le centre de soins de MSF a apporté une aide cruciale à la population civile depuis lundi et la prise de Kunduz par les talibans, puis la contre-offensive des forces de sécurité afghanes. C'est le seul hôpital dans cette région du nord de l'Afghanistan capable de traiter des grands blessés.
«MSF a traité 394 blessés depuis lundi», a expliqué Dr Bart Janssens, directeur des opérations de l'ONG. «Nous sommes profondément choqués par cette attaque», a-t-il ajouté.
Kunduz, verrou stratégique du nord de l'Afghanistan, a été cette semaine le théâtre d'âpres combats entre les talibans et les forces de sécurité afghanes, qui ont repris le contrôle de la ville jeudi.
Pour la première fois depuis la chute de leur régime en 2001, les rebelles talibans ont contrôlé le 28 septembre la majeure partie d’une grande ville afghane, Kunduz, verrou stratégique du nord du pays, infligeant en un jour un grave revers au gouvernement afghan.
Les habitants fuyaient la ville par centaines face à l’avancée rebelle dans ce carrefour commercial de 300 000 habitants, situé sur la route qui relie Kaboul au Tadjikistan. Ceux qui n’avaient pas fui restaient calfeutrés chez eux. Les talibans étaient parvenus en avril et en juin jusque dans les faubourgs de Kunduz, mais ils avaient été repoussés à chaque fois. Ils se massaient depuis autour de la ville, alors que l’armée n’a pas paru capable de se renforcer en prévision d’un assaut inévitable. Cette dernière paraît s’être repliée sur l’aéroport dès l’assaut reçu, lundi.
Source : agences et rédaction
Comments

