Pakistan: au moins 17 morts dans une attaque des talibans contre une base aérienne

Au moins 17 personnes ont été tuées vendredi dans l'attaque d'un commando taliban contre une base de l'armée pakistanaise dans le nord-ouest du pays, ont annoncé les militaires.

Plus d’une dizaine de terroristes ont attaqué aux aurores la base militaire de Badaber, située en banlieue de Peshawar, carrefour à la lisière de l’Afghanistan, mais les militaires sont parvenus à endiguer leur progression, a déclaré le général Asim Bajwa, porte-parole de l’armée pakistanaise.

De violents affrontements ont aussitôt éclaté et les militaires ont «confiné les terroristes dans un espace restreint», a ajouté ce responsable. «Seize personnes priant dans une mosquée» adjacente au théâtre des affrontements ont péri, selon l’armée qui n’a pas précisé si ces victimes étaient des civils ou des militaires.

Un officier de l’armée a aussi été tué dans des affrontements, de même qu’au moins 13 insurgés, selon les militaires pakistanais. «Mais ce bilan pourrait s’alourdir», selon une source sécuritaire.

Un haut responsable de l’armée de l’air pakistanaise a par ailleurs confirmé que la base attaquée servait uniquement à héberger des militaires. «Aucun appareil de l’armée de l’air, aucun avion de combat n’est déployé sur cette base».

«L’attaque a débuté tôt ce matin avec des tirs de grenades et d’armes automatiques», a déclaré à l’AFP Kifayatullah, un témoin qui tient un commerce à proximité de cette base militaire.

«Nous étions en train de prier dans une mosquée tout près. C’était impossible d’en sortir par la porte principale, alors nous avons sauté par la fenêtre pour nous enfuir», a-t-il ajouté.

En matinée, une opération était toujours en cours afin de retrouver d’éventuels insurgés cachés sur place, a souligné l’armée.

En décembre dernier, le TTP avait perpétré l’attentat le plus meurtrier de l’histoire moderne du Pakistan lorsqu’un de ses commandos s’était infiltré dans l’école publique de l’Armée (APS) à Peshawar pour abattre froidement plus de 150 personnes dont une majorité d’enfants.

Depuis, les terroristes ont mené des opérations ciblées contre les militaires et les minorités, notamment contre les musulmans chiites. L’attaque de vendredi est toutefois la plus audacieuse perpétrée à travers le pays par le TTP depuis ce massacre.

En réaction, l’armée pakistanaise avait intensifié ses opérations contre les fiefs terroristes dans le nord-ouest du pays, en particulier dans les zones tribales de Khyber et du Waziristan du Nord, secteur qui a servi de QG au TTP, au réseau Haqqani et à Al-Qaïda au cours de la dernière décennie.

Le Pakistan avait également repris les exécutions de condamnés à mort et créé des tribunaux antiterroristes controversés autorisant l’armée à juger des civils à huis clos.

Source : AFP et rédaction