Poutine lève l’interdiction de livrer à l’Iran des missiles S-300, Téhéran se félicite
Le président russe, Vladimir Poutine, a signé lundi un décret annulant l'interdiction faite à la Russie de livrer à l'Iran des missiles S-300, selon un communiqué du Kremlin.
La présidence russe ne dit rien de la vente ou de la possibilité immédiate d'une livraison de ces équipements capables d'intercepter en vol des avions ou des missiles. Mais le décret présidentiel ouvre en théorie la voie à de possibles livraisons par voies maritime,
terrestre et aérienne.
L'ancien président russe Dmitri Medvedev avait interdit en 2010 la livraison des missiles S-300 à l'Iran, en application de la résolution 1929 de l'ONU sanctionnant Téhéran pour son programme nucléaire.
La Russie et l'Iran avaient signé un accord en 2007 en vue de la livraison de ces missiles, d'un montant de 800 millions de dollars.
Après l'interdiction de livraison des S-300, Téhéran avait saisi la Cour internationale d'arbitrage à Genève (Suisse) pour réclamer à Moscou quatre milliards de dollars à titre de dédommagement.
Au début de l'année toutefois, Moscou et Téhéran avaient signé un protocole d'accord pour renforcer la «coopération militaire bilatérale en raison des intérêts communs», à l'occasion d'une visite dans la capitale iranienne du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Et la Russie avait proposé à Téhéran de lui fournir des Anteï-2500, une nouvelle version des missiles perfectionnés S-300.
Téhéran se félicite
L'annonce de lundi intervient alors que les négociateurs de l'Iran et des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont jusqu'à fin juin pour tenter de régler les détails techniques et juridiques en vue de trouver un accord définitif sur le programme nucléaire iranien.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que «les S-300 ont un caractère exclusivement défensif» et qu'ils ne «constituent aucune menace pour les Etats de la région, y compris évidemment pour Israël».
L'Iran a salué lundi cette décision, estimant qu'elle pourrait assurer une «sécurité durable» dans la région.
«Le développement de la coopération bilatérale (avec la Russie) et avec les pays voisins dans des domaines variés peuvent être très efficaces pour la stabilité et la sécurité durable de la région», a dit le ministre de la Défense Hossein Dehghan, cité par l'agence officielle iranienne Irna, en parlant de «menaces extrarégionales et (de) développement des activités terroristes».
«Israël» et les USA dénoncent
Parallèlement, les Etats-Unis et «Israël» ont dénoncé cette décision.
Le secrétaire d'Etat, John Kerry, a fait part de sa préoccupation à son homologue russe lors d'un entretien téléphonique lundi, a indiqué Marie Harf, une porte-parole du département d'Etat.
Etant donné les tensions dans la région, «ce n'est pas le moment de vendre ce genre de systèmes» à l'Iran, a-t-elle estimé, jugeant que la décision de Moscou n'était «pas constructive».
La porte-parole du département d'Etat a toutefois estimé qu'a priori la décision de Moscou «ne violait pas» l'embargo décidé par l'ONU en juin 2010.
«Nous ne pensons pas» que cette décision «aura un impact sur l'unité» des grandes puissances dans leurs négociations avec l'Iran sur son programme nucléaire, a aussi estimé Marie Harf.
Côté israélien, le ministre des Renseignements, Youval Steinitz, a estimé que la décision russe était «le résultat direct de la légitimité accordée à l'Iran avec l'accord en cours de préparation» sur le nucléaire, et «la preuve que la croissance économique qui suivra la levée des sanctions (internationales) sera exploitée par l'Iran pour s'armer et non pas pour assurer le bien-être du peuple iranien».
Il faisait allusion à l'accord-cadre conclu le 2 avril par l'Iran et les 5+1.
«Au moment où l'Iran prend ses distances chapitres après chapitres de l'accord-cadre, la communauté internationale commence déjà à procéder à des allègements» des sanctions prises contre Téhéran, a encore dit Steinitz.
«Au lieu d'exiger de l'Iran de cesser ses activités terroristes auxquelles il se livre au Moyen-Orient et dans le monde, on lui permet de s'équiper d'un armement moderne, ce qui ne peut que renforcer son agressivité», a-t-il poursuivi.
L’entité sioniste est le plus farouche détracteur de l'accord-cadre conclu en Suisse.
Source: agences et rédaction
La présidence russe ne dit rien de la vente ou de la possibilité immédiate d'une livraison de ces équipements capables d'intercepter en vol des avions ou des missiles. Mais le décret présidentiel ouvre en théorie la voie à de possibles livraisons par voies maritime,
terrestre et aérienne.L'ancien président russe Dmitri Medvedev avait interdit en 2010 la livraison des missiles S-300 à l'Iran, en application de la résolution 1929 de l'ONU sanctionnant Téhéran pour son programme nucléaire.
La Russie et l'Iran avaient signé un accord en 2007 en vue de la livraison de ces missiles, d'un montant de 800 millions de dollars.
Après l'interdiction de livraison des S-300, Téhéran avait saisi la Cour internationale d'arbitrage à Genève (Suisse) pour réclamer à Moscou quatre milliards de dollars à titre de dédommagement.
Au début de l'année toutefois, Moscou et Téhéran avaient signé un protocole d'accord pour renforcer la «coopération militaire bilatérale en raison des intérêts communs», à l'occasion d'une visite dans la capitale iranienne du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Et la Russie avait proposé à Téhéran de lui fournir des Anteï-2500, une nouvelle version des missiles perfectionnés S-300.
Téhéran se félicite
L'annonce de lundi intervient alors que les négociateurs de l'Iran et des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont jusqu'à fin juin pour tenter de régler les détails techniques et juridiques en vue de trouver un accord définitif sur le programme nucléaire iranien.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que «les S-300 ont un caractère exclusivement défensif» et qu'ils ne «constituent aucune menace pour les Etats de la région, y compris évidemment pour Israël».
L'Iran a salué lundi cette décision, estimant qu'elle pourrait assurer une «sécurité durable» dans la région.
«Le développement de la coopération bilatérale (avec la Russie) et avec les pays voisins dans des domaines variés peuvent être très efficaces pour la stabilité et la sécurité durable de la région», a dit le ministre de la Défense Hossein Dehghan, cité par l'agence officielle iranienne Irna, en parlant de «menaces extrarégionales et (de) développement des activités terroristes».
«Israël» et les USA dénoncent
Parallèlement, les Etats-Unis et «Israël» ont dénoncé cette décision.
Le secrétaire d'Etat, John Kerry, a fait part de sa préoccupation à son homologue russe lors d'un entretien téléphonique lundi, a indiqué Marie Harf, une porte-parole du département d'Etat.
Etant donné les tensions dans la région, «ce n'est pas le moment de vendre ce genre de systèmes» à l'Iran, a-t-elle estimé, jugeant que la décision de Moscou n'était «pas constructive».
La porte-parole du département d'Etat a toutefois estimé qu'a priori la décision de Moscou «ne violait pas» l'embargo décidé par l'ONU en juin 2010.
«Nous ne pensons pas» que cette décision «aura un impact sur l'unité» des grandes puissances dans leurs négociations avec l'Iran sur son programme nucléaire, a aussi estimé Marie Harf.
Côté israélien, le ministre des Renseignements, Youval Steinitz, a estimé que la décision russe était «le résultat direct de la légitimité accordée à l'Iran avec l'accord en cours de préparation» sur le nucléaire, et «la preuve que la croissance économique qui suivra la levée des sanctions (internationales) sera exploitée par l'Iran pour s'armer et non pas pour assurer le bien-être du peuple iranien».
Il faisait allusion à l'accord-cadre conclu le 2 avril par l'Iran et les 5+1.
«Au moment où l'Iran prend ses distances chapitres après chapitres de l'accord-cadre, la communauté internationale commence déjà à procéder à des allègements» des sanctions prises contre Téhéran, a encore dit Steinitz.
«Au lieu d'exiger de l'Iran de cesser ses activités terroristes auxquelles il se livre au Moyen-Orient et dans le monde, on lui permet de s'équiper d'un armement moderne, ce qui ne peut que renforcer son agressivité», a-t-il poursuivi.
L’entité sioniste est le plus farouche détracteur de l'accord-cadre conclu en Suisse.
Source: agences et rédaction
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