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Égypte : la police déloge les manifestants pro-Morsi, de nombreux morts

Égypte : la police déloge les manifestants pro-Morsi, de nombreux morts
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La police égyptienne est intervenue mercredi 14 août pour évacuer les partisans du président déchu Mohamed Morsi qui occupaient deux places de la capitale depuis près d'un mois. Selon les autorités, les manifestants avaient ouvert le feu sur la police. D'heure en heure, le bilan humain s'alourdit .

Les bilans diffèrent. Mais l'évacuation des places occupées par les pro-Morsi au Caire a fait de très nombreuses victimes. Selon l'AFP, 124 morts seraient pour l'heure à déplorer - dont certaines personnes tuées par balle. Mais les pro-Morsi, eux, avancent des chiffres bien plus élevés : 2200 morts et près de 10 000 blessés.

Ses partisans occupaient jusque-là deux emplacements : la place Nahda et la place RabaaÉgypte : la police déloge les manifestants pro-Morsi, de nombreux morts al-Adawiya. La première, la plus petite, a été reprise, à en croire les informations fournies par le ministère de l'Intérieur. Quant au plus grand sit-in de Rabaa al-Adawiya, la police est toujours aux abords des lieux. Elle a avancé, mais les manifestants sont encore là. Le podium fonctionnait d'ailleurs encore, enseveli sous la fumée. En effet, les policiers se sont installés sur les toits des immeubles et tirent des gaz lacrymogènes.

Bulldozers blindés

La police, au début, a utilisé des bulldozers blindés pour détruire les lignes défensives qui avaient été construites en béton ou en sacs de sable, pour permettre aux blindés des forces de l'ordre d'entrer dans les sit-in. La police a diffusé des images des Pro-Morsi armés et ouvrant le feu.


Au stade actuel, la situation est très confuse. Il y a beaucoup de fumée, que ce soit de la fumée de gaz lacrymogène ou des pneus en flammes. La police a déclaré qu'en fait, elle laissait la porte ouverte aux manifestants afin qu'ils sortent des deux sit-in, et que seules seraient arrêtées les personnes recherchées par la police, c'est-à-dire les hauts responsables de la confrérie des Frères musulmans.


Toujours est-il que Le Caire est paralysé, plus aucun train ne circule entre la capitale et la province, par peur de voir les affrontements de ce matin faire tache d'huile dans la région.


Eglises coptes attaquées

Alors que les affrontements avec la police font rage au Caire, des partisans de l'ancien président Morsi ont attaqué la communauté copte en province. Six églises ont été prises pour cible, et pour certaines incendiées, en Moyenne-Egypte, à Al-Minya et Assiout, qui sont des provinces où il y a beaucoup de chrétiens, mais aussi dans la ville de Suez, sur le canal. Deux écoles chrétiennes ont également été attaquées.
Représentant 5 % à 10 % de la population égyptienne, les coptes ont participé au reversement de l'ancien chef d'Etat.

Condamnations et appel au calme

Principal soutien du gouvernement Morsi, le Qatar a dénoncé «avec force la méthode utilisée contre des manifestants pacifiques». Le pays appelle l'armée égyptienne à la retenue «afin de préserver la vie des manifestants».

De son côté, l'Iran a dénoncé «un massacre de la population» et «met en garde contre ses conséquences graves».
«L'Iran suit de près les événements amers en Egypte et désapprouve les actions violentes», a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, exprimant sa profonde inquiétude quant aux horribles conséquences.
«Il ne fait aucun doute que la réponse en cours aux développements intervenus en Egypte renforce la perspective d'une guerre civile dans ce grand pays islamique»,a-t-il dit.

Pour le président turc Abdullah Gül, «cette intervention armée contre des civils qui manifestent ne peut absolument pas être acceptée». Appelant toutes les parties au calme, le chef de l'Etat turc a indiqué craindre que la situation en Egypte ne dégénère en un conflit semblable à celui en Syrie.
Son premier ministre en appelle à la communauté internationale, «notamment le Conseil de sécurité de l'ONU et la Ligue arabe» afin de «faire cesser ce massacre».

Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle a lui appelé «toutes les forces politiques» égyptiennes «à empêcher une escalade de la violence».
De son côté, l'Union européenne juge «extrêmement préoccupantes» les informations circulant sur la mort de manifestants. «Nous réaffirmons que la violence ne mènera à aucune solution et nous exhortons les autorités égyptiennes à procéder avec la plus grande retenue», a déclaré Michael Mann, porte-parole de la Haute représentante pour la politique extérieure de l'UE, Catherine Ashton.

La France a appelé les parties à faire preuve de la plus grande retenue, mettant en garde contre un usage disproportionné de la force. «Il est essentiel que ces violences cessent et qu'une logique d'apaisement prévale», a affirmé le Quai d'Orsay.
Paris rappelle que la sortie de crise ne peut passer que par une solution politique, «ce qui implique que chacun privilégie le dialogue et la recherche du compromis».

Source : agences et rédaction

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